Nous sommes au Xesiècle, c’est la fin de la domination carolingienne, les robertiens (noms donnés aux descendants de Robert le Fort qui vont conduire aux capétiens) commencent à prendre de l’importance. D’abord Eudes (880-888) et Robert 1er (922-923) rois de France. Hugues le Grand, fils de Robert 1er, duc de France, le père du futur Hugues Capet, gouverne de fait pendant une vingtaine d’années le royaume de France, même si Louis IV d’Outremer, l’antépénultième roi carolingien règne officiellement. Hugues le Grand meurt le 15 juin 956 à Dourdan. Sa mort est racontée de façon romanesque dans les annales Florianensis : ” En ce 15 des calendes de juillet, un dragon magnifique et sans tête apparut dans le ciel et aussitô Hugues, duc des francs et des burgondes mourut ! “
Imaginons, quelque part en Ile de France, près d’une petite rivière, sur le flanc d’un coteau boisé, se sont installés des potiers. On peut voir plusieurs hangars en bois, un atelier avec un tour à ficelle et divers outils de potier. Un bâtiment sert à stocker les céramiques finies, prêtes à être troquées contre de la nourriture, des vêtements ou d’autres objets. A l’extérieur se trouvent des fosses à décanter l’argile ou à extraire le sable. Le potier est en train de préparer une cuisson. Le four qu’il a construit est rustique, une sorte de conduit souterrain de quatre à cinq mètres de long, avec deux ouvertures. A une extrémité, sur une dalle aménagée, il a empilé les poteries qu’il a façonnées, une centaine de pièces environ. Il a ensuite construit un dôme au-dessus fait d’une armature de branches et recouvert d’un mélange de terre et d’argile. A l’entrée il a empilé un gros tas de fagots qu’il a allumés. La cuisson va durer trois à quatre jours, pendant ce temps le potier surveille le feu, il l’alimente toutes les trois heures pour que la température se maintienne, puis il va laisser le four se refroidir pendant le même temps. Maintenant le four est tiède, le potier s’approche du dôme et le casse lentement, les poêlons, pichets, tasses… apparaissent. Les pièces en bon état sont rangées sur des planches. Les poteries fissurées ou déformées qui représentent un bon tiers de la cuisson, sont mises au rebut, cassées et éparpillées sur le sol pour améliorer le cheminement, soit jetées dans d’anciennes fosses.
En 1981, le groupe archéologique des Amis du Château de Dourdan, est alerté, des tessons de céramique sont visibles en abondance dans un champ situé sur le coteau de Marchais. Une campagne de fouille est programmée sur ce site. Un four tunnel situé à un mètre sous terre est mis au jour, il contient encore quelques pichets provenant de la dernière cuisson et qui ont étés abandonnés. Aux alentours de ce four apparaissent des fosses contenant des “ratés de cuisson”, des formes originales sont répertoriées. Les archéologues identifient des trous de poteaux, indiquant la présence de bâtiments. Des fragments de four sont prélevés par un laboratoire spécialisé, en vue d’une datation archéomagnétique. Le résultat tombe en 1983, il s’agit d’un site “rare” en France, un atelier de potier de type carolingien, daté entre 875 et 935.
Nous sommes au Xesiècle, c’est la fin de la domination carolingienne, les robertiens (noms donnés aux descendants de Robert le Fort qui vont conduire aux capétiens) commencent à prendre de l’importance. D’abord Eudes (880-888) et Robert 1er (922-923) rois de France. Hugues le Grand, fils de Robert 1er, duc de France, le père du futur Hugues Capet, gouverne de fait pendant une vingtaine d’années le royaume de France, même si Louis IV d’Outremer, l’antépénultième roi carolingien règne officiellement. Hugues le Grand meurt le 15 juin 956 à Dourdan. Sa mort est racontée de façon romanesque dans les annales Florianensis : ” En ce 15 des calendes de juillet, un dragon magnifique et sans tête apparut dans le ciel et aussitô Hugues, duc des francs et des burgondes mourut ! “
Imaginons, quelque part en Ile de France, près d’une petite rivière, sur le flanc d’un coteau boisé, se sont installés des potiers. On peut voir plusieurs hangars en bois, un atelier avec un tour à ficelle et divers outils de potier. Un bâtiment sert à stocker les céramiques finies, prêtes à être troquées contre de la nourriture, des vêtements ou d’autres objets. A l’extérieur se trouvent des fosses à décanter l’argile ou à extraire le sable. Le potier est en train de préparer une cuisson. Le four qu’il a construit est rustique, une sorte de conduit souterrain de quatre à cinq mètres de long, avec deux ouvertures. A une extrémité, sur une dalle aménagée, il a empilé les poteries qu’il a façonnées, une centaine de pièces environ. Il a ensuite construit un dôme au-dessus fait d’une armature de branches et recouvert d’un mélange de terre et d’argile. A l’entrée il a empilé un gros tas de fagots qu’il a allumés. La cuisson va durer trois à quatre jours, pendant ce temps le potier surveille le feu, il l’alimente toutes les trois heures pour que la température se maintienne, puis il va laisser le four se refroidir pendant le même temps. Maintenant le four est tiède, le potier s’approche du dôme et le casse lentement, les poêlons, pichets, tasses… apparaissent. Les pièces en bon état sont rangées sur des planches. Les poteries fissurées ou déformées qui représentent un bon tiers de la cuisson, sont mises au rebut, cassées et éparpillées sur le sol pour améliorer le cheminement, soit jetées dans d’anciennes fosses.
En 1981, le groupe archéologique des Amis du Château de Dourdan, est alerté, des tessons de céramique sont visibles en abondance dans un champ situé sur le coteau de Marchais. Une campagne de fouille est programmée sur ce site. Un four tunnel situé à un mètre sous terre est mis au jour, il contient encore quelques pichets provenant de la dernière cuisson et qui ont étés abandonnés. Aux alentours de ce four apparaissent des fosses contenant des “ratés de cuisson”, des formes originales sont répertoriées. Les archéologues identifient des trous de poteaux, indiquant la présence de bâtiments. Des fragments de four sont prélevés par un laboratoire spécialisé, en vue d’une datation archéomagnétique. Le résultat tombe en 1983, il s’agit d’un site “rare” en France, un atelier de potier de type carolingien, daté entre 875 et 935.