Découvrez l’histoire de Roinville
L’origine connue de Roinville remonte au Xe siècle. On retrouve les noms anciens de Rodenvilla ou Rodanivilla, signifiant le domaine de Roden ou de Rodani. Une présence d’artisanat est avérée dès le Xe siècle, un atelier de potier carolingien a été mis au jour au début des années 1980. L’église Saint-Denis est citée dans un acte daté entre 1081 et 1089, où Geofroi I’évêque de Chartres, concède l’autel de Roinville au prieur de Saint-Martin-des Champs.
Déjà à l’époque paléolithique, les traces de l’homme sont visibles à Roinville. Il y a ensuite une continuité de la présence humaine depuis les périodes néolithique, gallo-romaine, médiévale et jusqu’à nos jours. Des fouilles récentes ont révélé un artisanat potier carolingien, par la mise au jour d’un four daté du premier quart du Xe siècle.
Le plus vieux bâtiment de la commune est l’église Saint-Denis. Deux autres bâtiments sont inscrits, la ferme de Châteaupers où vivait Rachel de Cochefilet la seconde femme de Sully et le petit château de Roinville d’époque Louis XIII, daté de 1613, que d’illustres comédiens, telle la famille Poisson, ont habité.
L’école actuelle date de 1887, c’est une réplique en plus grand de l’ancienne école du hameau de Marchais, construite sept ans avant et qui a fonctionné jusqu’à la fin des années 1910.
Les registres paroissiaux indiquent de façon continue les naissances, décès et mariages depuis 1628. Ils permettent ainsi de suivre la population de Roinville, composée principalement d’agriculteurs jusqu’à l’après guerre de 1945. En l’an 2000, la proportion de ceux-ci est d’environ 1%.
Des traces anciennes de l’homme sont présentes à Roinville. Des outils du paléolithique : bifaces, haches, gravoirs… mais aussi des objets du néolithique, époque plus récente, telles que des haches polies ont été trouvés dans les champs.
Cette hache, banale en apparence, a sans doute une histoire particulière :
Intéressons-nous à une petite ville des Côtes d’Armor, Plussulien et plus précisément à la colline de Sélédin. Il faut emprunter un sentier tortueux et difficile pour accéder à une ancienne carrière assez peu visible car masquée par des hautes herbes. Il s’agit d’un site préhistorique d’extraction de dolérite, une roche dure de couleur verte.
Des fouilles archéologiques des années 1970, ont permis d’identifier des ateliers répandus sur des centaines d’hectares, contenant de nombreuses haches polies.
Nous sommes au Xesiècle, c’est la fin de la domination carolingienne, les robertiens (noms donnés aux descendants de Robert le Fort qui vont conduire aux capétiens) commencent à prendre de l’importance. D’abord Eudes (880-888) et Robert 1er (922-923) rois de France. Hugues le Grand, fils de Robert 1er, duc de France, le père du futur Hugues Capet, gouverne de fait pendant une vingtaine d’années le royaume de France, même si Louis IV d’Outremer, l’antépénultième roi carolingien règne officiellement.
L’origine du nom de Roinville est sans doute lointaine. Un écrit daté entre 1081 et 1089, signifie que Geofroi l’évèque de Chartres, concède à Ourson, prieur de St-Martin-des-Champs; l’autel de Roinville “altare de Rodanivilla”, du consentement de Guillaume, archidiacre de Goislin (Carta de Altare Roenville. VII – Bulletin de la Société Historique de Corbeil 1900).
Rohenvilla, éthymologiquement : le domaine de Hrodin (dictionnaire Claise), Rodenvilla en 1079 (Saint-Martin-des-Champs 1-41) ou Roenvilla après 1083 (Liber Testamentorum p.9)
Le lieu de culte, l’église, existe donc à cette époque.
La ferme fortifiée de Châteaupers au nord, dont les origines remontent au XIVe siècle, constitue un ensemble remarquable. Le versant exposé au sud de Beauvais était autrefois couvert de vignes, dont le vin était fort apprécié du roi Henri IV. Le petit château de Roinville, situé près de l’actuelle église, est un ravissant manoir daté de 1613. Des coédiens illustres de la troupe de Molière y ont habité au début du XVIIIe siècle : la famille Poisson était spécialisée dans le rôle de Crispin, dont Paul et le fils François Arnoul dit Poisson de Roinville..
Un petit four banal, antérieur au château, (il est mentionné au XIIIe siècle dans les actes de Philippe Auguste) est situé près de l’église et a été restaurée de 2005 à 2007 . Pour la fête de la Saint-Denis en octobre, il a servi à y cuire du pain.
Il subsiste deux lavoirs pittoresques, l’un est dans le bourg et l’autre au hameau de Mesnil Grand.
En 20 ans, la population de Roinville est passée de 750 à 1300 habitants. Une évolution qui s’est accompagnée de la création de nombreux équipements : une bibliothèque de 5 000 ouvrages, CD, DVD, un stade avec deux cours de tennis, une salle polyvalente avec aménagement théâtral La Grange de Malassis, une salle de musique La Clé des Chants, un foyer pour cheveux argentés l’Arsenal et d’une salle de réunions et de mariages La salle Saint-Denis.
Plus récemment, la construction d’une nouvelle école maternelle a été lancée.Cet ensemble permet la vie active d’une vingtaine d’associations, culturelles (troupe de théâtre, conservatoire, chorale, Mille feuilles, BCD, peinture sur soie) ou d’associations sportives (foot, tennis, ping-pong, marche, fun form, boxe…. Deux importantes associations animent la vie ludique et festive : le comité des fêtes et Roinville animation.
En tout plus de 350 Roinvillois participent aux activités animées par ces bénévoles. 25 entreprises et 7 commerces employant 220 personne constituent le tissu économique de la commune, avec deux grands pourvoyeurs d’emplois : Colas et la maison de retraite Les Jardins de Roinville. Le commerce est bien représenté avec une boulangerie, un supermarché, un coiffeur, un bar tabac, un restaurant, un institut de beauté, une agence de taxi, une agence immobilière et une sellerie.
Depuis la mairie de Roinville, en montant sur le plateau par la rue des Vignes, il ne faut pas manquer Châteaupers, ancien fief fortifié érigé au XIVe siècle, et sa tour carrée. « Un donjon, précise Jean Valentin de Bernis, le propriétaire, qui servait de tour de guet au Moyen Âge : le veilleur sonnait la trompe lorsqu’il voyait venir les pillards depuis la vallée de l’Orge, et les habitants courraient se réfugier à l’intérieur ».
Les douves – partiellement comblées – et le pont-levis ont disparu, mais Châteaupers a conservé sa forme originelle (un quadrilatère) et son esprit médiéval. La ferme, rattachée au domaine du Marais depuis la fin du XVIe siècle, est toujours en activité.
On peut désormais la découvrir de l’intérieur : le logis seigneurial, restauré dans les règles de l’art, a récemment été transformé en gîte rural. L’occasion de marcher sur les traces de Rachel de Cochefilet, la plus illustre maîtresse de ces lieux, puisqu’elle fut l’épouse d’un certain Sully, ministre d’Henri IV.
(extrait du dossier de la lettre d’information n°17 : Églises, châteaux, fermes… : À la rencontre de nos trésors cachés)
Roland Morano